Uni Toronto - Norois
Norois
(E?)(L?) https://web.archive.org/web/20210508193655/http://projects.chass.utoronto.ca/langueXIX/dg/08_t1-2.htm
§ 9. -- Norois.
On appelle "norois", "nordique", "norrène", etc., le rameau le plus septentrional de la famille germanique, dont les principales variétés sont l'islandais, le danois, le suédois et le norvégien, que l'on désigne en bloc sous le nom de langues scandinaves. L'établissement des Normands, au Xe siècle, dans la partie de la Neustrie qui depuis a pris le nom de Normandie, et leur fusion avec la population indigène a eu pour conséquence l'introduction de quelques mots scandinaves dans les parlers de cette partie de la France, d'où ils se sont parfois propagés dans la langue française proprement dite. Comme il est naturel, c'est notre vocabulaire maritime qui doit le plus aux langues scandinaves. Nous leur avons emprunté les termes de mer suivants (47) :
- bâbord,
- bateau,
- bitte,
- bord,
- bouline,
- cingler (faire voile),
- crique,
- écarver,
- écope,
- étai (cordage),
- étambot,
- étrave,
- fret,
- guindas,
- hauban,
- haveneau,
- hisser,
- hune,
- lof,
- narval,
- ouaiche,
- rade,
- ralingue,
- sonde (?),
- tillac,
- tolet,
- touer,
- tribord,
- vague,
- vaigre,
- varech,
- varangue,
- vibord.
Les termes de la langue commune que l'on peut avec vraisemblance rattacher à la même origine ne sont pas nombreux. On peut citer: "flèche" (de lard), "gaber", "guichet", l'anc. français "guile" (48), d'où "guiller" et "guilleret", "goupillon", "hanter", "laper", "mésange", "quenotte", et quelques emprunts plus récents, "édredon", "eider", "elfe", "geyser", "harfang", "nickel", "renne", "rutabaga" (49).
"Acre", "bigre" et "diguer" sont confinés en Normandie; "guipon" appartient au langage des arts et métiers. Quant à "bague" (d'où "bagage"), "bisquer", "écraser", la provenance scandinave de ces mots est fort douteuse.
Erstellt: 2020-08